Robert Wilson

Les Nègres

de Jean Genet

Archive 2014
Théâtre
1/3

Mise en scène, scénographie et lumière, Robert Wilson
Dramaturgie, Ellen Hammer
Collaboration artistique, Charles Chemin
Collaboration à la scénographie, Stephanie Engeln
Costumes, Moidele Bickel
Collaboration à la lumière, Xavier Baron
Musique originale, Dickie Landry
Avec Armelle Abibou, Astrid Bayiha, Daphné Biiga Nwanak, Bass Dhem, Lamine Diarra, Nicole Dogué, William Edimo, Jean-Christophe Folly, Kayije Kagame, Gaël Kamilindi, Babacar M’Baye Fall, Logan Corea Richardson, Xavier Thiam, Charles Wattara

Production Odéon-Théâtre de l’Europe // Coproduction Théâtre National Populaire – Villeurbanne ; deSingel campus des arts international – Anvers ; Festival Automne en Normandie ; Comédie de Clermont-Ferrand ; Festival d’Automne à Paris // Coréalisation Odéon-Théâtre de l’Europe ; Festival d’Automne à Paris
En partenariat avec France Inter

« Pour moi, tout théâtre est d’abord de la danse », confiait Robert Wilson, en mars, au début des répétitions des Nègres de Jean Genet aux Ateliers Berthier. Une pièce qui l’avait beaucoup impressionné lorsque, encore étudiant à New York, il l’avait découverte, mais à laquelle il ne s’était encore jamais attaqué jusqu’à aujourd’hui. De la danse, donc. Le mouvement, et l’espace. Tout commence par là chez Robert Wilson : avant les répétitions, avant d’y faire résonner un texte, il s’agit d’abord pour lui d’inventer et d’animer un espace. Il commence toujours par élaborer l’architecture dans laquelle ses comédiens vont évoluer, architecture dont la lumière – dans toutes ses textures, ses couleurs, ses mouvements – est un élément primordial. L’intuition de départ peut jaillir de partout : pour Les Nègres, c’est l’image d’une maison dogon qui lui a inspiré ces courbes et ces volumes quasi abstraits. Ensuite vient la musique – en l’occurrence, celle du saxophoniste Dickie Landry, que Robert Wilson avait déjà sollicité en 2010, avec Ornette Coleman, pour accompagner 1433. The Grand Voyage. Une fois seulement délimité ce cadre, il devient possible d’y faire vibrer le texte – et de le faire résonner chez le spectateur. Texte riche et périlleux que celui de ces Nègres, cette « clownerie » écrite en 1948 par un Genet presque quadragénaire et de plus en plus en colère, de plus en plus engagé (douze ans avant son engagement dans le mouvement des Black Panthers aux États-Unis). C’est une pièce gigogne, qui évolue en permanence sur le fil séparant le rituel et le virtuel, l’artifice et le réel. Mais le théâtre de Robert Wilson n’est-il pas un théâtre de funambule ?